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Chaque année, le 25 avril, l’Italie célèbre la Fête de la Libération (Festa della Liberazione), un jour de mémoire nationale profondément ancré dans l’histoire contemporaine du pays. Cette date symbolise la victoire contre le fascisme et l’occupation nazie, et marque la fin de la Seconde Guerre mondiale pour l’Italie. Plus qu’un simple jour férié, cette fête représente un moment de réflexion sur les valeurs de liberté, de démocratie et de résistance, qui forment les piliers de la République italienne actuelle.

Contexte historique : de la dictature à la libération

L’Italie a été dirigée pendant plus de vingt ans par le régime fasciste de Benito Mussolini, arrivé au pouvoir en 1922 après la « Marche sur Rome ». Ce régime autoritaire, nationaliste et répressif a rapidement supprimé les libertés individuelles, instauré une propagande d’État et engagé le pays dans une alliance étroite avec l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler.

En 1940, l’Italie entre dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne. Mais à partir de 1943, la situation militaire se dégrade rapidement. Le 25 juillet 1943, Mussolini est destitué par le roi Victor-Emmanuel III, et le maréchal Pietro Badoglio prend la tête d’un nouveau gouvernement. Le 8 septembre 1943, l’Italie signe un armistice avec les Alliés, mais l’Allemagne réagit immédiatement en occupant le nord et le centre du pays.

C’est à ce moment qu’éclate la guerre de libération italienne. Le pays est désormais coupé en deux : au sud, les Alliés avancent lentement ; au nord, l’armée allemande et la République sociale italienne (RSI), un État fantoche dirigé par Mussolini avec le soutien des nazis, contrôlent le territoire.

Face à cette situation, un mouvement de résistance armée se met en place : les partisans (partigiani), composés de communistes, de socialistes, de libéraux, de catholiques et d’autres antifascistes, prennent les armes contre les forces occupantes. Ces groupes de résistants, organisés en brigades, mènent une lutte acharnée dans les montagnes, les campagnes et les villes.

Le 25 avril 1945 : la libération du nord de l’Italie

La date du 25 avril 1945 marque un tournant décisif. Ce jour-là, le Comité de libération nationale pour l’Italie du Nord (CLNAI), basé à Milan, lance un appel à l’insurrection générale contre les troupes allemandes et fascistes. Dans les jours suivants, plusieurs grandes villes du nord — Milan, Turin, Gênes, Bologne — sont libérées par les partisans avant même l’arrivée des Alliés.

Le 28 avril, Mussolini est capturé par des partisans alors qu’il tentait de fuir vers la Suisse. Il est exécuté avec sa maîtresse Clara Petacci, et leurs corps sont exposés publiquement à Milan, marquant la fin symbolique du fascisme italien.

Le 2 mai 1945, les troupes allemandes en Italie capitulent officiellement. La guerre est terminée pour l’Italie, et le pays s’engage dans un long processus de reconstruction démocratique.

La naissance de la République italienne

En juin 1946, l’Italie organise un référendum pour décider de l’avenir institutionnel du pays. Les Italiens votent à 54 % pour l’abolition de la monarchie, et la République italienne est proclamée le 2 juin 1946. La Constitution républicaine, entrée en vigueur le 1er janvier 1948, consacre les principes démocratiques issus de la Résistance.

La Fête de la Libération est officiellement instituée en 1946, mais c’est en 1949 qu’elle devient une journée nationale commémorative et un jour férié.

Une fête hautement symbolique

La Fête de la Libération a toujours été porteuse d’une forte charge symbolique et politique. Elle célèbre avant tout la victoire sur le totalitarisme, le retour de la liberté et la naissance d’un État démocratique. Elle rend également hommage à tous ceux qui ont combattu et souvent perdu la vie dans la lutte contre l’occupation nazie et le régime fasciste.

Le rôle des partisans, hommes et femmes, est au cœur de cette commémoration. Leur courage, leur esprit de sacrifice et leur engagement pour un idéal de liberté sont largement honorés dans les discours politiques, les cérémonies officielles et les hommages populaires.

Cependant, cette fête n’est pas exempte de controverses. Dans l’Italie contemporaine, le passé fasciste continue de susciter des débats. Certains courants politiques, notamment à droite, ont parfois minimisé l’importance de la Résistance ou tenté de réhabiliter certaines figures du fascisme. Ce climat politique tendu donne à la Fête de la Libération un caractère parfois conflictuel, où la mémoire nationale se heurte à des visions divergentes de l’histoire.

Célébrations et rituels

Le 25 avril est marqué par de nombreuses manifestations officielles et populaires à travers tout le pays.

  • À Rome, le président de la République rend hommage au soldat inconnu au monument de l’Autel de la Patrie (Vittoriano), suivi d’un dépôt de gerbes et d’un discours officiel.

  • Dans les villes et villages, des cérémonies commémoratives sont organisées sur les lieux de mémoire, devant les monuments aux morts, les plaques en hommage aux partisans, ou dans les cimetières.

  • Des marches, concerts, lectures publiques et événements culturels sont souvent organisés pour transmettre l’histoire de la Résistance aux nouvelles générations.

  • Les associations antifascistes comme l’ANPI (Associazione Nazionale Partigiani d’Italia) jouent un rôle central dans l’organisation de ces célébrations.

Dans certaines régions, des reconstitutions historiques, des pièces de théâtre ou des projections de films liés à la guerre et à la libération permettent également de revivre cette époque cruciale.

Une mémoire vivante

La Fête de la Libération n’est pas une simple commémoration figée. Elle continue d’évoluer, en fonction des enjeux mémoriels, politiques et sociaux. De nombreuses écoles et institutions utilisent cette journée pour sensibiliser les jeunes aux valeurs de la Résistance et aux dangers des régimes autoritaires.

Le 25 avril est aussi devenu, pour certains, une occasion de revendiquer les droits civiques, de lutter contre les discriminations, le racisme ou les atteintes à la liberté. En ce sens, il s’agit d’une fête civique, qui réaffirme chaque année l’engagement de l’Italie envers les principes fondamentaux de sa Constitution : liberté, égalité, justice et démocratie.

Avec la disparition progressive des derniers résistants survivants, le défi de la transmission de la mémoire devient central. Les écoles, les familles, les historiens et les artistes ont un rôle crucial pour faire vivre cet héritage.

Conclusion : une fête pour l’avenir

La Fête de la Libération italienne est bien plus qu’un anniversaire historique. Elle est un acte de mémoire collective, un rappel constant de ce que le peuple italien a dû endurer et conquérir pour retrouver sa liberté. Dans un monde où les idéologies extrémistes ressurgissent, où les droits fondamentaux sont parfois remis en cause, le 25 avril garde toute son actualité.

Célébrer la Libération, c’est aussi affirmer une vigilance citoyenne, une volonté de ne jamais oublier les leçons du passé. C’est faire de l’histoire une boussole pour l’avenir, en s’appuyant sur le courage de celles et ceux qui ont refusé la soumission et l’oppression.